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von sauve » Do 4. Apr 2013, 10:47
TdG du 4 avril 2013:
Hockey sur glace: finale des play-off
Le défi de Gottéron? Battre Berne, la Ligue et les arbitres
Fribourg affronte des Ours qui ont renversé des montagnes pour arriver en finale
Fribourg-Gottéron a toutes les armes pour réussir là où Genève-Servette a échoué par deux fois ces dernières années (en 2008 et 2010). Le Dragon crache le feu depuis le début des play-off et semble mûr pour s’offrir un premier titre de champion. Mais avant de pouvoir soulever l’improbable mais convoité vase jaune, les hommes de Hans Kossmann vont devoir faire face à un adversaire des plus coriaces. Que ce soit sur ou hors de la glace.
Le CP Berne, c’est la «Grosse Mannschaft» avec son budget «kolossal» de près de 30 millions de francs. Le CP Berne, c’est aussi le rival historique de Gottéron. Le CP Berne, c’est encore une république – «bananière», disent certains – à lui tout seul. Le CP Berne, c’est enfin le club le plus puissant du pays, et ce n’est pas qu’un leitmotiv que l’on entend au détour des patinoires.
Retour sur investissement
Hugh Quennec, le président de Genève-Servette, le rappelait récemment dans ces colonnes. Il estimait qu’avec Zurich, «Berne était le club qui s’était le plus investi dans le développement de la Ligue nationale». Avant d’en conclure froidement que «comme dans toute activité, économique ou politique, ceux qui investissent le plus savent aussi en tirer les bénéfices».
Avec son élégance habituelle, il balayait l’idée saugrenue d’un complot antiromand au sein des instances du hockey suisse. Il n’en mettait pas moins le doigt sur certaines questions qui dérangent. Au point de voir le juge unique de la Ligue ouvrir une enquête contre lui pour infraction à la règle sur le comportement. C’est que l’on ne remet pas en cause la probité de la Ligue ou celle des arbitres sans en subir les foudres de Reto Steinmann, l’homme de loi de la Ligue.
En quarts et en demi-finale, Berne a démontré une incroyable force de caractère. «Il a mérité sa qualification sur la glace», reconnaissait d’ailleurs Hugh Quennec. Mais avant cela, il y avait eu certaines décisions qui ont semé le trouble et provoqué l’irritation dans le milieu du hockey suisse. Démontrant au passage comment Berne sait user de son influence.
Le rôle d’Ueli Schwarz
Il faut se souvenir du match No 4 entre Ge/Servette et Berne. Ce soir-là, aux Vernets, c’est le duo d’arbitre Stéphane Rochette-Brent Reiber qui officiait lors de la victoire arrachée 2-1 par les Aigles. Conséquence? Mené 3-1 dans la série, Berne se retrouvait alors dos au mur, proche, si proche de l’élimination.
La performance des «zébrés» ne fut pas parfaite mais plus que correcte. Les deux hommes avaient adopté une ligne de conduite et s’y étaient tenus pendant soixante minutes. Un fait rare qui mérite d’être souligné. On se souvient également que ce soir-là, le duo avait refusé un but à Berne après visionnement des images vidéo.
La suite des événements prêterait presque à sourire si de solides intérêts financiers n’étaient pas en jeu et si l’intérêt sportif n’était pas bafoué. Car depuis ce match No 4 du 9 mars, Stéphane Rochette n’a plus arbitré la moindre rencontre du CP Berne. Que ce soit lors des trois derniers matches du quart de finale contre Genève ou en demi-finale contre Zoug.
Rochette mis à l’écart
Selon plusieurs sources très actives dans le monde du hockey suisse, c’est le… Bernois Ueli Schwarz, directeur du sport d’élite de la Ligue nationale qui aurait usé de son influence pour évincer celui que beaucoup considèrent pourtant comme le meilleur arbitre du pays. C’est forcément sous couvert d’anonymat que plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer les pressions exercées par celui qui fut notamment entraîneur du… CP Berne (1994-1998).
Ueli Schwarz a-t-il agi personnellement? Il sera difficile de le prouver et le poids du secret pèse sur le milieu de l’arbitrage. Ne reste donc que les faits, têtus. Depuis ce fameux match à Genève, le chef des arbitres Reto Bertolotti, dont le supérieur hiérarchique n’est autre qu’un certain Ueli Schwarz, n’a plus convoqué Stéphane Rochette pour officier lors d’un match du CP Berne.
Au-delà de la possible action en coulisses, c’est surtout la mise à l’écart d’un arbitre professionnel, et donc payé par la Ligue, qui surprend. Du coup, il est curieux de constater que Stephan Eichmann, qui lui est amateur, a été retenu six fois pour arbitrer Berne (trois fois en quarts et trois fois en demi-finale). Résultats des courses? Cinq succès des Ours. Qui dit mieux?
Fribourg-Gottéron est averti. Il devra être fort, très fort, pour faire face à l’adversité. Il sera confronté à un redoutable défi pour triompher dix-neuf ans après sa dernière finale: il devra battre Berne, la Ligue nationale et les arbitres. Un premier signal a déjà été lancé: Stéphane Rochette ira siffler Langnau - Lausanne du côté de l’Ilfis. Et c’est Danny Kurmann qui sera associé au jeune et inexpérimenté Daniel Koch.
Grégoire Surdez