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von scb-bärner » Do 1. Feb 2018, 21:29
GAËTAN HAAS: «JE SAIS QUE J'AI PRIS LA BONNE DÉCISION»
Joueur du CP Berne depuis seulement six mois, Gaëtan Haas y réalise déjà sa meilleure saison en carrière. Avant les Jeux, l’ancien Biennois revient sur quelques mois forcément spéciaux.
Gaëtan Haas, on vous voit débouler quelques secondes après la fin du match de Federer (l’interview a eu lieu peu après la victoire du Bâlois en quart de finale à Melbourne). Vous n’allez pas nous faire croire que c’est une coïncidence?
(Rires.) Je ne vais pas vous cacher que je regardais son match, en effet. À une nuance près: le wi-fi a sauté et j’ai raté la balle de match. Mais bon… L’essentiel est qu’il a gagné.
Vous saviez qu’il était fan du CP Berne et venait parfois en visite dans le vestiaire...
Oui, je me souviens avoir vu des photos par le passé. Ce n’est hélas pas encore arrivé. Je ne dois pas être là depuis suffisamment longtemps. Mais en tout cas, il peut venir nous trouver quand il veut. (Rires.)
Vous dites n’être pas là depuis assez longtemps. En tant qu’observateur, on a l’impression de vous avoir toujours vu au SCB. Pas vous?
Ah non. Ce n’est vraiment pas mon cas. C’est plutôt tout l’inverse pour moi. Tout est encore nouveau. J’apprends ce que c’est de jouer dans cette organisation bernoise. Mais ce que vous me dites fait plaisir à entendre.
Justement, quelle est la principale différence lorsque l’on passe de Bienne à Berne?
Tout le monde joue «son» gros match contre nous. Que ce soit à domicile ou à l’extérieur, c’est une rencontre particulière pour toutes les équipes. J’ai été le plus surpris lors de mon premier match à Zurich avec le SCB. Lorsque j’y venais avec Bienne, j’avais un peu l’impression que l’on nous prenait de haut. Avec Berne? C’était un combat de chaque instant. Tu sentais qu’il y avait quelque chose de spécial contre nous.
Maintenant, à Berne, c’est vous qui, parfois, prenez les adversaires de haut, non?
Non. Je ne le vois pas ainsi. À Berne, la culture de la gagne est si grande que tout autre résultat qu’une victoire n’est pas toléré. En cette période précise, c’est un peu compliqué pour nous. Mais toutes les autres équipes ont besoin de points. Nous? Un peu moins. Cela a forcément une influence.
Revenons à vous. Pour votre première saison à Berne, vous avez déjà établi votre record de buts, de passes et donc de points. Êtes-vous surpris?
J’ai bâti ma carrière pas après pas. Si je regarde mon évolution, je suis toujours allé vers le haut, mais doucement. Certains ont explosé et se sont effondrés deux ans plus tard. Moi, j’essaie d’être chaque année meilleur. Alors oui, battre mon total de la saison dernière était un objectif. Mais je regarde surtout ma progression dans le jeu. J’essaie d’aider mon équipe à gagner, notamment en box-play. C’est moins visible qu’un but ou un assist, mais cela a son importance.
Pour résumer votre parcours, peut-on utiliser le mot patience?
Oui, je pense. J’ai su être patient. Mais mon agent m’a également aidé à l’être. J’ai été bien conseillé même si, au final, c’est forcément moi qui prends les décisions. Notamment lorsqu’il a fallu choisir de rester un an de plus à Bienne, en 2016.
Cette année-là, c’était la clé?
Sans aucun doute. C’est grâce à cela que je suis capable de faire une bonne saison à Berne. Un an plus tôt, je ne me sentais pas encore prêt et je sais que je me serais cassé la gueule. À Bienne, j’ai eu des responsabilités et j’ai beaucoup joué. Cette confiance m’a permis de disputer un bon Mondial à Paris et d’arriver à Berne dans les meilleures dispositions possibles. Tout est lié.
Vous êtes déjà capitaine assistant. Cela n’est pas anodin.
J’ai été surpris. Lorsqu’il y a eu des blessés, je pensais que d’autres anciens allaient passer avant moi. Depuis mon arrivée, le coach m’a donné sa confiance et cela continue.
Vous étiez un des leaders à Bienne. Comment fait-on pour arriver dans un vestiaire avec autant de vétérans?
Oui, j’étais un des meneurs, mais je n’étais pas celui qui parlait tout le temps. Je suis assez discret et j’essaie plutôt de montrer l’exemple sur la glace par un tir bloqué ou une mise en échec. Je ne pense donc pas être un leader vocal. Il y en a bien assez qui peuvent prendre la parole. Il n’y a pas besoin de moi. (Rires.)
Vous vivez toujours à Bienne. Comment cela se passe?
Il y a beaucoup de gens qui n’ont pas compris mon choix, mais qui l’ont accepté. C’était aussi compliqué pour moi. J’ai dû regarder en fonction de ma carrière. Quand je vois la saison que je suis en train de réaliser, je sais que j’ai pris la bonne décision. Après cette connerie du premier match (ndlr: insultes envers lui et sa famille à la Tissot Arena), le soutien que les autres Biennois m’ont manifesté prouve qu’ils sont derrière moi.
Vous figurez dans l’équipe olympique pour la Corée du Sud. Un rêve qui se réalise??
C’est devenu un objectif après ma participation aux Jeux olympiques de la Jeunesse, en 2009. À 17 ans, c’est un souvenir majeur de participer à la cérémonie d’ouverture. Lorsque j’ai dû établir un plan de carrière dans le cadre de l’armée, j’avais inscrit les JO à Pyeongchang. Cela me prouve que si je veux quelque chose, je suis capable de tout mettre en œuvre pour y arriver.
Si la NHL devient un objectif, vous allez l’atteindre?
Cela ne fait pas longtemps que je m’intéresse à ce championnat. Depuis peu, je regarde les highlights. Bien sûr, je connais Ovechkin ou Crosby, mais pas vraiment plus. À vrai dire, avant d’avoir eu les premiers contacts avec des franchises, je ne pouvais même pas m’imaginer y jouer une fois.
Lire des rumeurs du genre «Montréal intéressé par Gaëtan Haas», cela vous fait quoi?
J’avais eu vent de certains contacts. Donc je n’ai pas été surpris. Mais quand même… Au début, tu n’y crois pas! Après, les rumeurs, c’est bien joli, mais tant qu’il n’y a rien de concret, cela ne me fera pas avancer.
Il faut patienter avant d’acheter votre maillot aux «Habs»?
Je suis sous contrat avec Berne pour deux ans sans clause de sortie. Voudront- ils me libérer si l’occasion se présente? Cela devra être discuté. Mais à Montréal ou ailleurs, je n’ai pas de préférence. Même si le côté francophone de cette ville m’attire.
Et c’est une ville bilingue, qui plus est…
Ah oui, je ne serais pas trop dépaysé comme ça. (Rires.) (Le Matin)